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Panel 1a : Espaces visibles de l’intégration

Animé par : Daniela DE LEO & Maria GRAZIA MONTELLA

 

The challenges of visibility in the multicultural urban urgencies 

Daniela DE LEO (Pr. d’urbanisme - Université Sapienza de Rome - Italie) & Maria Grazia MONTELLA (Doctorante en urbanisme - Université Sapienza de Rome - Italie) 

The visibility of the space is an idea borrowed from Jacques Derrida De l’hospitalité and reshaped in “non-conditional visibility” by two Italian scholars (De Leo; Belli, 2013). It argues that some spaces present multifaceted characters due to the different uses to which they are subjected by the city users. This visibility of a space can be a foremost concern to understand the linkage between urban policies and socio-territorial integration processes of the immigrants. Anthropology and urbanism can collaborate in order to make a more efficient impact on the ground giving a substantial contribution to the making of urban spatial policies for integration. 

 

Interdire les lieux de culte en centre-ville. Segmentation de l'espace et sacralisation des lieux

Mónica IBANEZ ANGULO (Universidad de Burgos - Espana)

 

Toutes les sociétés sont culturellement et socialement diverses et les phénomènes globaux tels qu’Internet et les migrations transnationales ont largement contribué à mettre à jour cette diversité. Toutefois, une telle visibilisation est souvent perçue comme une menace pour la cohésion sociale et l'intégration. Les habitants se plaignent souvent de ce qu'ils considèrent comme une présence excessive des étrangers dans l'espace public. Même si en Espagne, l'installation de migrants transnationaux constitue un phénomène récent, la croissance rapide de cette population n'a pas généré de mécontentement social important. Les confrontations violentes restent une exception. Toutefois, on observe le développement de politiques locales spécifiques, notamment en matière d'aménagement urbain, visant à interdire la construction de nouveaux lieux de culte implicitement non catholique) en centre-ville. En prenant le cas du programme de développement urbain de la ville de Bilbao (PGOU 2012) comme cas d'étude, j'analyserai, tout d'abord, la mesure dans laquelle cette politique a contribué à segmenter l'espace public, avec les lieux de culte catholiques (religion majoritaire) en centre-ville et des lieux de cultes de religions minoritaires en périphérie de la ville. Dans quelle mesure cet emplacement périphérique contribue-t-il à la sacralisation de ces zones ? Ensuite, j'aborderai la façon dont les communautés religieuses non catholiques ont résisté, et finalement ont conduit au changement de cette politique. Cette étude est fondée sur des interviews avec des représentants de la municipalité et des principaux groupes affectés par cette politique : les musulmans et protestants évangélistes (Conseil Evangélique du Pays Basque, Union des Communautés Musulmanes du Pays Basque). Je prendrai également en compte les informations données par les sites Internet de ces deux groupes ainsi que les articles de presse relatifs au PGOU. 

 

Les effets de l'entreprenariat immigré en termes d'innovation économique : une sélection de cas d'étude en Italie

Juan Francisco ALVARADO VALENZUELA (PhD Candidate - University of Milan - University of Brescia -University of Amsterdam)

Cet article décrit le cadre contextuel et les conditions individuelles d'un environnement urbain au Nord de l'Italie dans le but de mettre en lumière le niveau d'innovation économique dans certains secteurs. L'environnement contextuel joue un rôle crucial permettant d'expliquer l'importance des structures institutionnelles pour la localisation des entreprises (Regini 2014), mais aussi les déterminants économiques et politiques auxquels sont confrontés les immigrants et les natifs (Rath et Swagerman, 2015). Les conditions individuelles sont de deux sortes : le niveau d'éducation et l'expérience professionnelle d'une part, l'utilisation des outils technologiques au sein de l'entreprise, les plans de financement et le ciblage du marché d'autre part. 

Le point central de cette analyse est que l'introduction des entreprises d'immigrants au sein de l'économie locale est porteuse d'une interaction entre natifs et immigrants au-delà des transactions économiques. Je m'intéresse à l'introduction de produits, de stratégies marketing et aux processus organisationnels au sein des entreprises et leurs effets visibles ou cachés sur les économies locales. Le cas de Brescia est particulier en raison du pourcentage important d'entrepreneurs migrants et la visibilité de magasins immigrés en centre-ville. La méthodologie utilisée pour cette étude est basée sur des entretiens individuels portant sur le réseau des entrepreneurs migrants. Selon une étude précédente, les entrepreneurs migrants seraient essentiellement situés dans le secteur du gros, du détail et de la restauration (Kloosterman et al, 1999) et aussi dans le secteur de l'alimentation et des services à la personne (Ambrosini, 2012).

 

Visibilités et invisibilités des Français dans les centres urbains d’Essaouira et Marrakech

Liza TERRAZZONI (Post-doctorante CADIS - EHESS
Associée au LAMES -MMSH Aix Marseille)

À partir d’un terrain sur les Français au Maroc, mené depuis 2012, cette communication voudrait, en décrivant les modalités d’intégration économique de ces migrants comme les conditions dans lesquels ils vivent (parcours résidentiel notamment), mettre en évidence dans quelles évolutions locales les dynamiques migratoires européennes s’inscrivent et de quels transformations et changements urbains elles participent. Notre enquête, basée sur un dispositif ethnographique, s’est concentrée sur les villes de Marrakech et Essaouira qui ont pour particularité d’être organisées autour de centres historiques anciens (médinas) dans lesquels s’est développé, de manière très récente, mais spectaculaire, un type d’hébergement qui en singularise l’offre touristique : la maison d’hôte. Or, ce type d’établissements est majoritairement tenu par des Européens, surtout des Français, qui ont acheté et rénové des riads, habitats traditionnels de ces médinas, pour les transformer en établissements hôteliers. Localisant leurs activités professionnelles en médina et y habitant, ces Français, en investissant les centres souvent délaissés par les classes moyennes et aisées marocaines, ont d’abord participé à poser les jalons de ce que nous avons d’abord pensé comme relevant d’un cosmopolitisme urbain. Une partie d’entre eux cependant s’est progressivement délocalisée vers la campagne environnante et certains en ont profité pour développer le concept d’hébergement à la campagne dans la région. Ainsi, si leurs activités économiques sont visibles dans les centres urbains puisqu’elle en a modifié le paysage, ces Français restent paradoxalement socialement invisibles dans l’espace urbain, au moins parce qu’ils se confondent avec les touristes, notamment dans les lieux qu’ils fréquentent. 

 

 

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