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Panel 4b : Espaces publics

Animé par : William BERTHOMIÈRE & Françoise DUREAU

 

Espaces publics, mode ambiant

Jean-Paul THIBAUD (Directeur de recherche CNRS - Cresson)

Cette communication propose d'approcher les espaces publics urbains à l'aune de la notion d'ambiance. Qu'est-ce que l'ambiance peut nous apprendre des espaces publics urbains ? Où nous conduit une perspective ambiantale en la matière ? En posant de telles questions, il s'agira d'introduire l'expérience sensible et la perception ordinaire au cœur du propos. Plusieurs pistes seront alors explorées s'intéressant aux modes d'attention et aux formes d'immersion, aux sentiments de familiarité et d'étrangeté, aux tonalités affectives et aux cadres sensibles des espaces publics. 

 

Mobilités et usages des espaces publics : présentation d’un dispositif méthodologique de collecte pour une approche comparée 

Françoise DUREAU (Directrice de recherche CNRS - MIGRINTER), Naïk MIRET (Enseignante-chercheuse - MIGRINTER), Antía PÉREZ CARAMÉS (Pr. en sociologie - Université de la Corogne - Espagne) & Francisco TORRES PEREZ (Pr. de sociologie et d’anthropologie sociale - Université de Valence - Espagne)

Dans cette communication nous présenterons le dispositif méthodologique employé dans le cadre du programme de recherche « Circulations, Mobilités et Espaces Relationnels des Migrants en Méditerranée » (CIMORE). Ce programme avait pour objectif l’observation des transformations des différentes formes de mobilités suite aux crises politiques et économiques qui affectent la région méditerranéenne dans son ensemble, ainsi que leur rôle dans les reconfigurations socio-spatiales.

Dans cette perspective, dans la lignée de la proposition méthodologique expérimentée par certains membres de l’équipe dans le cadre de projets antérieurs sur des terrains français, une combinaison de techniques quantitatives (enquête) et qualitatives (observation et entretiens) a été mise en place dans deux villes, d’un côté et de l’autre de la Méditerranée : Valence en Espagne et Beyrouth au Liban. Ce dispositif a permis d’appréhender : les caractéristiques des usagers de plusieurs espaces publics dans chacune des villes, ainsi que des informations sur leurs comportements de mobilités, leurs déplacements et leurs systèmes de lieux. Il a également permis d’enregistrer les coprésences, les temporalités, les règles d’usage et les ambiances de ces espaces publics. Ce regard croisé permet d’enrichir l’analyse des espaces publics concernés, tant par des données factuelles que par un recueil des représentations de ces espaces par leurs usagers.

Dans la présentation, nous nous concentrerons sur les enseignements méthodologiques issus de l’application du questionnaire sur les usages et perceptions des espaces publics, utilisés place Manuel Granero et Promenade Maritime à Valence (Espagne) et La Corniche à Beyrouth (Liban). Après une brève présentation de ces trois espaces, nous présenterons le questionnaire et ses adaptations aux deux villes et procéderons à une évaluation de l’information collectée et identifierons de possibles modifications à y apporter.

 

Commerce, migrations et diversité urbaine : pratiques citadines et jeux d’identification dans huit espaces marchands parisiens

Hadrien DUBUCS (Enseignant-chercheur - Paris-IV - Espace, Nature et Cultures) & Lucine ENDELSTEIN (Chargée de recherche CNRS - Laboratoire Interdisciplinaire, Solidarités, Sociétés, Territoires (LISST) -CIEU)

Les activités commerciales liées aux migrations ont fait l’objet d’une abondante littérature scientifique qui s’est notamment attachée à étudier les nombreux impacts urbains et sociaux, les enjeux économiques et culturels des commerces dits « ethniques » ou « minoritaires » dans le contexte des métropoles internationales. Depuis plus récemment le thème de la « diversité » culturelle (Vertovec, 2007) est appréhendé comme un descripteur majeur de la production et des mutations urbaines.

Dans cette perspective nous proposons de présenter certains résultats du programme COMET[1] qui se positionne dans le champ des études urbaines en interrogeant le triptyque ville-diversité culturelle-commerce. Ce programme s’est attaché à analyser le rôle de commerces parisiens liés à une migratoire ou post-migratoire dans la fabrique de la ville, en proposant une approche comparative inédite entre huit quartiers parisiens animés par des activités commerciales culturellement identifiables (chinois, japonais, sud-asiatiques, africains, juifs et maghrébins), ainsi que sur une combinaison de méthodes : entretiens auprès des commerçants, observations et relevés commerciaux, analyses photographiques des « paysages » commerciaux, enquête auprès des usagers de la rue (761 questionnaires).

Cette enquête portant sur l’inscription au cœur des villes de mobilités internationales récentes ou anciennes amène à des réflexions plus générales sur les interactions et influences réciproques entre des commerces et leur environnement urbain. Il s’agit ici d’en présenter les méthodes et certains des principaux résultats qui mettent en lumière des jeux constants d’identification d’une offre commerciale depuis la rue, et montrent que la caractérisation des espaces marchands étudiés n’est pas univoque, mais relative aux individus, à des pratiques de consommation, à des degrés de visibilité des enseignes et des vitrines, et sujette à des effets de temporalité. Cette offre marchande apparaît comme ayant un rôle majeur, mais aux effets très contrastés selon les contextes, dans la fabrication des espaces publics urbains. Cette communication vise également à discuter de la pertinence de catégories telles que « ethnique » et « minoritaire » pour analyser les enjeux urbains de ces commerces issus de mouvements migratoires.

 

Le commerce ambulant ou le lieu d’un partage de l’espace urbain entre Africains et Latinos à Buenos Aires

Régis MINVIELLE (Post-doctorant en sociologie - Université de São Paulo - Brésil)

À l’heure où l’Union européenne durcit et externalise ses procédures de contrôle, où les multiples crises ébranlent le continent africain (crises libyenne, malienne, centrafricaine, printemps arabe…), les migrants sont contraints de repenser leurs itinéraires. Ces fermetures de l’espace traditionnel de la migration africaine ont comme conséquence directe d’induire des redéploiements qui s’effectuent principalement dans les pays du Sud. Dans ce contexte de diversification de redistribution du jeu migratoire, l’Amérique du Sud et plus particulièrement l’Argentine, apparaîssent désormais comme des étapes ou des implantations plus durables dans les parcours d’Africains subsahariens.

Le contexte d’ouverture amorcé dans les années 1990, enraciné dans l’élaboration de récits multiculturels succédant aux régimes autoritaires, constitue un effet d’aubaine pour tous ceux qui imaginent leur avenir sous d’autres lieux. À Buenos Aires, la grande majorité développe une activité de commerce de rue sous l’impulsion notamment de la communauté mouride sénégalaise. Ces inscriptions par le bas s’effectuent en premier lieu dans le quartier central d’Once où se sont fondues au fil des époques des générations d’immigrés. En déployant une économie de bazar aux abords des gares et des grandes artères commerçantes, Africains et Latino-Américains participent ainsi d’une redéfinition de la fabrique urbaine. De cet investissement de l’espace public naissent des liens cosmopolites entre les différentes communautés de migrants qui envisagent la rue comme une ressource. Au réseau migratoire du proche, c'est-à-dire en lien avec la société d’origine, se superposent désormais d’autres formes de liens produites par une dynamique de la circulation qui suppose de s’extraire de son milieu d’origine.

Ces liens seront envisagés sous l’angle de la production urbaine et resitués dans une approche convergente, c'est-à-dire d’observer dans un même lieu, différentes communautés de migrants, différentes manières de s’inscrire sur un même territoire, à l’échelon d’une ville ou d’un quartier.

 

 

 

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